Ouh la la, quelques jours de silence et je me fais gronder... Quelle impatience mes amis!! :) Vous etes dans ma problematique de voyageuse au long cours rejointe parfois par des voyageurs à court terme: l'accès internet est très loin d'être une priorité... Mais voici avec grand plaisir la suite de mes aventures, de nouveau accompagnée!
En introduction, je voulais vous montrer le top du top du top de la classe internationale des bus péruviens: le special 180 degres... Heureusement que ces bus existent parce que Mancora - Cuzco, c'est un 1er bus de 19h puis un bus de 22h :D
NB: on les confondrait presque avec la 1ère classe en avion, n'est-ce pas?
NB 2: pour de si longs trajets, notre espace devient un peu notre maison... sous-entendu c'est le BORDEL chez moi, vous me connaissez!
NB 3: NON, contrairement à ce que certains pensent, dans la réalité, je n'ai pas des pieds de naine comme sur la photo!! :)
Me voilà donc arrivée à Cuzco pour retrouver Claire-Agnès et Thibault (que j'appellerai parfois Cad et Thib), pour 2 semaines de folie...
Cuzco...
Nom évocateur des Incas ("soooo smart", d'après notre guide), évocateur de la capitale de leur empire qui allait de la Bolivie jusqu'en Colombie, et surtout évocateur de départ pour les merveilleux sites de la Vallée sacrée des Incas que sont Chinchero, Moray, les Salineras, Ollantaytambo, le Macchu Picchu et Pisaq parmi tant d'autres (rayer les mentions inconnues pour vous :D).
Il faut vous dire que les espagnols n'ont pas voulu construire leur capitale sur la capitale de l'empire vaincu, c'est pour ça que nous avons Lima. Mais quand même, ils ne voulaient pas non plus garder la capitale inca intacte, oh bah non!
Alors dès leur victoire, ils construirent simplement leurs édifices catholiques et coloniaux SUR les fondations et les murs des incas. Ce qui nous donne parfois un cloitre d'église dont les colonnes sont des murs incas (pierres de toutes formes, toujours très lisses et assemblées au plus serré, sans joint entre elles), surmontés de voûtes typiques des églises de l'époque...
Cuzco nous a enchantée pour sa diversité de toits (des tuiles ou des tuiles?), son nombre d'églises (on atteindrait pas la centaine là?), ses quartiers en hauteur (montmartre à côté, c'est de la gnognotte!) et sa vie trépidante (expo des beaux-arts dans la rue, vendeurs a la sauvette et halloween...)!
Parce qu'il me faut vous préciser que nous y étions le week end de la toussaint...
Petite explication de la fête du samedi soir pour le week end de la fête des morts. Des artistes (nous nous devons de les appeler comme ça) construisent des sortes de tours géantes en bambou. Il y a la base de la tour, de forme cubique, puis pleins de petites formes géometriques, parfois agrementées de tissus ou marionnettes. Ces tours sont construites en une journée top chrono sur l'esplanade de la cathédrale.
Puis, quand la nuit est arrivée, la foule se presse aux pieds de l'escalier de l'esplanade et sur toute la grande place centrale qui lui fait face.
Chaque tour est avancée en haut des marches l'une après l'autre. Et un artificier y met le feu... Je veux dire littéralement! Il allume une par une les mèches des longs fils de poudre et feux d'artifice qui sont sur chaque tour. Aucune sécurité, les cendres retombent très régulièrenent sur la foule et surtout les feux d'artifice du haut des tours emportent avec eux le petit support circulaire en bambou... qui retombe enflammé SUR la foule! Le feu d'artifice est réellement au-dessus de nos têtes!
Thibault en a fait un peu les frais avec maintenant une belle petite cicatrice sur le front... :S
Mais c'était superbe!
De Cuzco, nous sommes partis plusieurs jours dans la Vallée sacrée des Incas avec pour but ultime la visite du Macchu Picchu.
1ère étape:
Chinchero et son marché local et artisanal.
2ème étape:
Moray, constitué de 4 amphitheatres gigantesques. Ce site sera notre première rencontre avec les terrasses typiques des sites incas et leurs escaliers faits de pierres qui sortent de la façade.
3ème étape:
Les Salineras. La cordillère des Andes fut formée par la rencontre de 2 plaques il y a x millions (milliards?) d'années. À l'origine, c'étaient donc des océans tout simplement. Ce qui explique que nous ayons observé dans le site précédent des vers de terre vivants dans des coques de coquillages.
Les salinières que nous sommes allés visiter datent donc de cette époque. Depuis, une source d'eau très salée alimente des centaines de petites terrasses. L'eau est régulée par la main de l'homme afin de s'évaporer et ne laisser que le sel.
Un paysage plutôt surprenant que nous avons découvert au détour d'une marche fort sympathique!
4ème étape:
Ollantaytambo ou comment comprendre qu'il était impossible pour les espagnols de monter les terrasses incas lorsqu'ils étaient attaqués par flèches enflammées et seaux de chaux vive. Ils mirent d'ailleurs 40 ans à prendre cette forteresse d'assaut...
Pour la petite anecdote historique, les Incas se servaient des tribus vaincues comme esclaves pour construire leurs sites. A Ollantaytambo, certaines pierres pèsent plus de 50 tonnes. Et dans les environs du site, des pierres que même des centaines d'esclaves n'ont pu transporter, ont été surnommés les "pierres fatiguées" :)
PS: bienvenue dans mon monde des Dalton...
Nous avons profité de cette étape pour partir l'après-midi en balade à cheval puis trouver un bar très baba cool avec hammacs rien que pour nous... Une journée qui fut rude, je vous assure!! :D
5ème étape:
Pisaq ou comment comprendre simplement que chaque site Inca a la même construction: le quartier des agriculteurs proche des terrasses, le quartier des maisons de stockage de denrées, le quartier des habitations des gardes, le quartier des habitations des nobles, souvent proche du haut du site où se situe la maison du roi et enfin le quartier des religieux où se trouve immanquablement l'Intiwatana: "l'endroit où le soleil s'accroche". Il s'agit en fait du calendrier solaire de l'époque Inca, toujours situé aux abords du temple du soleil.
Pisaq nous a aussi permis de découvrir l'étendue des ruines pas encore "nettoyées" par les archéologues. Des centaines et des centaines de terrasses, parfois complètement ensevelies sous la végétation!
Et nous l'attendions tous, notre ultime étape: le Macchu Picchu!!
Tous les guides sont formels: il est plus sympa de le visiter dès son ouverture. A quelle heure déjà? Oui oui, le site ouvre à 6h du matin... Il faut compter environ 30 min pour monter au site en bus, compter 15 min pour l'achat du billet dans la ville en bas de la vallée.. On avait pas dit qu'on était en vacances??? :)
Heureusement (pour moi), une pluie d'enfer nous a légèrement refroidis au réveil, que nous avons un peu repoussé pour finalement arriver à l'entrée du site vers 6h30... sous une brume d'enfer! Nous étions parfois obligés d'imaginer ce que la guide nous montrait...
Et puis heureusement, le soleil aidant, nous avons enfin découvert petit à petit l'environnement de ce site incroyable... Entourés de montagnes toutes plus hostiles les unes que les autres, nous avions vraiment le sentiment d'être dans cette ville fantôme que chaque chercheur espère toute sa vie trouver au fin fond d'une vallée perdue. En soi, nous avons été vraiment impressionnés de la taille du site, nous ne l'imaginions pas tout à fait comme une vraie grande ville, incultes que nous étions :)
Et nous avons eu cette chance (c'est bien grâce à notre super réveil matinal!!) de pouvoir faire partie des 400 personnes autorisées par jour pour monter en haut du Huayna Picchu, cette "petite" montagne que nous voyons en arrière-plan du Macchu Picchu sur toutes les cartes postales.
Des marches hautes comme mes tibias, des pierres glissantes comme un carrelage de salle de bains après une douche, un bord à-pic comme les falaises d'étretat, et en haut 3 grosses pierres grandes comme mon pouce pour accueillir la centaine de personnes autorisée à monter à la même heure que nous (nous entrions au goutte-à-goutte, je vous rassure).... le Huayna, ça se mérite messieurs-dames!! :D
Déconseillé à toute personne ayant le vertige, des difficultés à randonner en montée, des sandales ou toutes chaussures autres que des chaussures de randonnée et toute personne sans eau sur soi...
Mais la vue à 360 degrés sur cette vallée superbe vaut chaque petite goutte de sueur laissée sur le chemin!
Et nos aventures dans la Vallée sacrée des Incas se termina...
Je vous raconte la suite de nos aventures péruviennes dans quelques jours et vous embrasse très fort,
Amélie
Citation du jour:
L'architecture, c'est ce qui fait les belles ruines.
A. Perret