Un article bien en décalage spatio-temporel.... Je commencerai donc par vous dire que je suis bien arrivée en Nouvelle-Zélande finalement (voir point Buenos Aires) dont je profite à fond chaque jour! Je vous raconterai un tout petit peu plus tard la fin du voyage familial argentin, lorsque j'aurai re-telechargé les photos perdues (idem 1ère parenthèse)...
Les parents retournés en France, me voici donc en route pour le bout du monde, oui oui, le point le plus austral du continent américain, je parle bien d'Ushuaia l'ultime...
Nous étions en patagonie auparavant, je me dis "c'est tout près, le bus, ça devrait le faire les doigts dans le nez...". C'était sans compter sur les passages de frontières et du détroit!
Bah oui, parce que pour passer d'Argentine en Argentine, il faut d'abord en sortir, ensuite entrer au Chili (qui détient la moitié de la Terre de Feu), puis sortir du Chili et re-rentrer en Argentine. Ca vous rappelle quelque chose? Oui, j'ai deja passé cette frontière par la terre entre Mendoza et Valparaiso, ça avait deja duré des heures, j'aurais dû me douter que ces passages-là ne seraient pas différents :)
Bref, entre passages de frontières en rase campagne et passage du détroit de Magellan embarqués sur un bac, le voyage fut épique et dépaysant!
Alors Ushuaia, à quoi ça ressemble? Vue d'un peu plus loin sur le canal Beagle et quelques maisons du village...
Je vous paraitrais plus que blasée si je vous disais que j'ai été déçue par Ushuaia, et pourtant...
Ville du bout du monde, son parc national a assez peu à offrir en comparaison des autres parcs nationaux précédemment parcourus, le temps n'est pas vraiment au beau fixe en permanence et TOUT est plus cher qu'ailleurs dans le pays. Un petit goût d'exploitation touristique commerciale...
Néanmoins, je suis consciente que la "déception" que j'ai pu ressentir là-bas n'est pas une généralité. Qu'elle soit lieu de départ pour s'aventurer vers l'Altlantique ou lieu d'arrivée de longues chevauchées trans-américaines, cette ville est accompagnée d'un gros potentiel émotionnel pour la majorité des voyageurs qui y arrivent!
Pour moi, ce fut l'occasion d'aller saluer quelques lions de mer et cormorans avant de respecter une petite minute de silence (intérieur) devant le phare des Eclaireurs, en imaginant les vrais aventuriers qui, à l'époque, sont arrivés avec vent et mer déchainés et ont bravé les côtes rocheuses escarpées de cette terre vraiment hostile! Je me sentais toute petite fourmi...
Finalement, j'ai profité de mon auberge de jeunesse très sympa pour passer du temps avec des routards français, pour la 1ère fois en presque 4 mois. L'occasion d'apprendre à jouer au poker (mieux vaut tard que jamais!) grâce à la patience de François et Capucine et de discuter un peu Asie avec Claire et Louis que je recroiserai peut-être sur un autre continent...
Devant la perspective d'un trajet de bus pendant pas loin de 42 heures, je décide de remonter d'Ushuaia à Buenos Aires en avion... Un luxe qui me donne le temps de repartir, aussitôt après mon arrivée à Buenos Aires, pour le nord, le soleil, la chaleur et la forêt tropicale.
Bienvenue aux chutes d'Iguazu!
Petite mise en ambiance: le parc national d'Iguazu, c'est un peu à mi-chemin entre Disneyland et le jardin d'acclimatation: il y a la queue pour voir les « attractions » et nous avons un petit train pour aller de chutes en chutes :D
Un des nombreux bras du rio traversé sur une passerelle, j'arrive peu à peu au point le plus puissant des chutes, la Gorge du Diable (nom très à la mode en Argentine!).
Tout d'abord nous percevons le bruit rugissant de l'eau qui tombe et pouvons voir au loin une brume formée par la vapeur. Puis peu à peu apparaît le haut de cette gorge, pour enfin nous faire découvrir le centre névralgique des chutes, le point où la force du courant déverse des milliers de mètres cube d'eau à la minute du haut de 182 mètres.Enivrant, on se sent presque emporté par ce flot dont on ne voit pourtant pas l'issue. Caché par les gerbes d'eau rebondissantes et la vapeur d'eau qui s'en dégage, il est tout simplement impossible de distinguer le fond du ravin!
Bien sûr, le clic clac de tous les appareils photo fuse mais ça ne gâche en rien la beauté de ce paysage époustouflant!
Puis je suis partie me balader sur les chemins qui font face aux nombreuses chutes sur les côtés. Parce que Iguazu, ce n'est pas seulement cette gorge béante, ce sont aussi des dizaines de belles grandes chutes qui l'entourent ainsi que des dizaines de petites chutes disséminées le long du rio.
Un havre de paix où je n'ai pas vu le temps passer entre pique nique et lecture sur un banc ombragé. Avec une telle vue, je n'ai que plus savouré le camembert déniché le matin même dans une petite épicerie du village! :D
De retour à Buenos Aires, je profite de mes 2 derniers jours (supposés être les derniers) pour flâner dans des quartiers de la ville pas encore explorés et déguster une belle bonne viande en repas de départ! Tout ça en compagnie de Mike, un canadien rencontré dans le bus au retour d'Iguazu, qui part exactement le même jour que moi en Nouvelle-Zélande. Le hasard des rencontres...
Ci-dessous des photos de La Boca, un quartier réputé dangereux pour les touristes à l'exception de 4 ou 5 rues très colorées. La légende veut que les ouvriers du port rapportaient chez eux les fonds de pots de peinture qui servaient à repeindre les bateaux, pour égayer leurs propres demeures. Ainsi est né un quartier patchwork...
Puis est arrivé le 17 janvier, le lundi où je devais m'envoler vers la Nouvelle-Zélande. Bye bye l'Amérique du Sud, à moi l'Océanie! Sauf que...
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8h, le métro est bondé, je fais du forcing pour y rentrer, en tenant mon gros sac à dos de la main gauche par terre devant moi et mon petit sac à dos de la main droite, posé sur le grand devant moi.
- 8h12, le gros des passagers sort à une station. En bougeant mes sacs, je me rends compte que les poches de mon petit sac à dos sont ouvertes.
Oui, en 4 mois de voyage en Amérique du Sud où j'ai essayé de faire attention chaque
minute à mon sac à main, le destin a voulu que ce jour-là, j'oublie de mettre mon sac à
main en bandoulière... Il ne restait plus qu'à tomber sur un pickpocket du métro qui
s'est simplement servi dans mon sac à dos. Rien vu, rien senti... Bye bye passeport,
cash,carte de crédit, ipod, carte mémoire d'appareil photo, téléphone portable
et j'en passe..!
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11h45, je sors enfin du commissariat de police où je suis allée faire ma déposition (en espagnol car ils ont des problèmes de recrutement de traducteurs les pauvres...). Je cours alors au Consulat de France, par chance assez proche, pour demander un peu d'aide logistique...
Appel de la banque pour opposition sur ma carte bleue, appel de mon agence de voyage
pour décaler mon vol 1 heure avant le décollage (heureusement que j'ai un billet tour
du monde!!), demande de passeport d'urgence enclenchée, reste le problème des sous.
Bah oui, parce que sans un kopec sur soi, on ne peut RIEN faire! Même pas passer un
coup de fil, manger, etc...
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20h30, après une après-midi passée au consulat entre appels à mon assurance et avec ma famille pour savoir comment je peux récupérer de l'argent (Western union, c'est magique mais il faut une carte d'identité pour aller le chercher... et puis ce jour-là, personne au consulat n'avait son passeport avec lui, et puis, etc... bref pas mon jour!), je vois enfin arriver un taxi mandaté par mon assurance, qui m'emmène chez Luz.
Et oui! Ma chance dans cette histoire est double: je me suis fait voler en douceur,
sans agression, et ça s'est passé dans une ville où je connais quelqu'un!
Rappelez-vous, Luz est une couchsurfeuse que j'avais hébergée à Paris et que j'ai
revue avec plaisir avant Noël. Adorable, j'ai été accueillie chez sa famille pour
une soirée avec son papa, sa maman et ses 4 soeurs! Un vrai bain de relaxation
après une journée un peu épuisante!
La suite fut agréable: 4 jours passés dans une famille en vacances, à leur mitonner quelques petits plats français pour les remercier (ah le succès du gateau au chocolat...!), à aller au cinéma ou au restau avec amis / copains, à découvrir Project Runway, etc... Un grand merci à la famille Racca qui m'a reçue comme un membre de leur famille!
Côté logistique, j'ai des parents qui roxent et qui ont assuré pour m'envoyer une avance d'espèces puis ma carte de crédit, en plus du support moral :)
Quelques photos ci-dessous de la vue du toit de l'immeuble où je résidais ainsi que 2 soirées très sympas...
Finalement, samedi 22 janvier, je pars vers l'aéroport avec l'espoir d'avoir un siège sur le vol pour lequel je suis en liste d'attente. Petite négociation avec le service d'imligration pour prouver que je suis entrée en Argentine il y a moins de 90 jours, petite négociation avec la compagnie aérienne qui voulait me faire payer le changement de vol sans raison, et finalement j'embarque pour Auckland via Sydney.... A bientôt!
Je vous embrasse fort,
Amélie
C'est surprenant, ils ont une différence de 50 km dans leurs indications... :) But I did it!
Citation du jour:
Le bonheur est un coup de dé, mais la bonne humeur est une discipline.
Charles Trenet